Gaec de la Fée Jaune (25) Pâturer avec 100 vaches, c’est possible et économique
Avec le pâturage, le coût alimentaire de l’exploitation est divisé par deux au printemps. En cause : la suppression des tourteaux et la diminution de l’apport en concentré. Mais pâturer avec une centaine de vaches demande néanmoins une certaine logistique, l'entretien des clôtures, le suivi du pâturage… Retrouvez le témoignage de l’éleveur via une vidéo de la chambre d’agriculture de Bourgogne-Franche-Comté.
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Au Gaec de la Fée Jaune dans le Doubs, Mickaël Verguet ne voit que le pâturage pour produire du lait. « Pour nous, c’est une évidence, les vaches doivent être dehors à pâturer de l’herbe grasse », tranche l’agriculteur. Les 100 vaches de l’exploitation pâturent parmi les 190 ha de prairies naturelles que compte la structure.
Au fil des ans, la ferme s’est développée, mais pas question pour autant de renoncer à sortir les vaches. « Mon père était en individuel. Il produisait 170 000 l sur 70 ha. » De 30 vaches il y a 15 ans, l’exploitation est passée à 100. « Je me suis installé en 2006 avec un associé, Jérôme, ce qui nous a permis d’avoir un quota de 350 000 l sur 160 ha. » Puis, la production a continué de monter progressivement.
Trois quarts d’heure par jour pour bouger les fils
Mais pâturer avec une centaine de vaches suppose une certaine organisation. « Le parcellaire a été organisé pour », explique Mickaël. Un accès en tout-venant a été créé, et les entrées de champs ont été améliorées progressivement. L’exploitation mise également sur la multiplication des points d’eau. « Nous avons maintenant une quinzaine de points d’abreuvement de 1 500 l. »
Il faut un jour en début de saison pour mettre en route tous les bassins, et autant en fin de saison pour les vidanger. Une journée est également nécessaire pour faire les paddocks en sortie d’hiver. Et au quotidien, les éleveurs consacrent entre une demi-heure et trois quarts d’heure pour rationner les vaches en bougeant le fil.
Supprimer les tourteaux au printemps
L’avantage du pâturage, c’est la diminution du recours aux concentrés. « On arrive à produire du lait sans donner de tourteaux au printemps », apprécie Mickaël. Compter 14 kg de foin par vache l’hiver, couplés à 7 kg de concentré (5,5 kg selon la production, et 1,5 kg de tourteau dans la ration). Au printemps, la quantité de concentré distribuée est divisée par deux : de l’ordre de 4 kg par vache selon son niveau de production, et les tourteaux disparaissent.
Hiver | Printemps | |
Foin | 14 kg | 1 kg |
Pâturage | - | 16 kg |
Concentré – production | 5,5 kg | 4 kg |
Concentré – tourteau | 1,5 kg | - |
Lait / vache | 28,1 kg | 27,1 kg |
Complémentation | 249 g | 147 g |
Coût alimentaire | 190 € | 96 € |
L’adaptation au changement climatique compte parmi les problématiques des éleveurs. « Avec les années sèches, la flore prairiale change et devient moins diversifiée », constate l’agriculteur. D’autant que les parcelles les plus proches de la stabulation laitière sont relativement séchantes. « Nous sommes sur le rocher, alors parfois il faut envoyer les vaches un peu plus loin pour retrouver des parcelles plus humides. » 50 ha sont accessibles depuis le bâtiment laitier. L’exploitation compte ensuite 25 ha à 700 m, 20 ha à 1,4 km et 20 ha à 2 km.
Les éleveurs misent également sur le sursemis, pour bénéficier d’une flore prairiale dense et adaptée, et compte sur des fauches précoces de foin, de sorte que le couvert puisse se reconstituer à l’approche de la saison sèche.
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